Augmentation mammaire

L’augmentation mammaire est le traitement d’une poitrine dont le volume est insuffisant par rapport à la morphologie de la patiente ou la forme est disgracieuse. Elle peut exister d’emblée (seins petits depuis la puberté) ou apparaître secondairement, à la suite d’un amaigrissement important ou d’une grossesse.

Le manque de volume mammaire peut être isolé ou associé à une ptose, c’est-à-dire un affaissement de la glande et une distension de la peau.

Une augmentation mammaire consiste à corriger le volume jugé insuffisant et la forme des seins par la mise en place d’implants (prothèses) ou par lipofilling (voir la page correspondante). Le choix entre ces deux techniques se fera après une consultation avec votre chirurgien.

Dans le cas d’une augmentation par implant, il s’agit d’une intervention qui dure environ 1 h à 1 h 30, elle peut être effectuée en ambulatoire ou avec une nuit d’hospitalisation.

Vidéo sur l’augmetation mammaire par implants:

augmentation mammaire

Vidéos


Les vidéos ci-dessous contiennent des informations et des notes sur les techniques d’augmentation mammaire que nous pratiquons avec des prothèses mammaires. Cliquez sur l’image ci-dessous pour les visionner:

En savoir plus sur l’augmentation mammaire

Trois facteurs principaux doivent être pris en compte dans l’augmentation mammaire.

Choix de la cicatrice

Plusieurs facteurs peuvent influencer le choix de la position de la cicatrice après votre augmentation mammaire. Trois des facteurs importants sont la taille des aréoles, le volume du sein, l’existence ou non d’un sillon infra-mammaire. Votre désir est bien sûr également considéré dans le choix de la position de la cicatrice. Ainsi, les cicatrices peuvent être situées soit au niveau du sillon infra-mammaire, autour de l’aréole ou enfin au niveau de l’aisselle.

Choix de la position de l’implant par rapport au muscle pectoral

L’implant (ou prothèse) peut être positionné derrière, devant le muscle pectoral ou sous le fascia du muscle. Enfin, la technique «dual plan » consiste à placer la prothèse sous le muscle dans la partie supérieure du sein et sous la glande dans la partie inférieure. Cette technique associe les avantages des techniques sous-glandulaires et sous-musculaires ; nous l’utilisons dans la plupart des cas. L’avantage de cette technique est de permettre d’enfouir sous le muscle pectoral l’implant pour obtenir un contour naturel au niveau du décolleté. La prothèse étant positionnée sous la glande dans sa partie inférieure, elle n’a pas tendance à remonter lors des contractions musculaires.

Choix de la prothèse pour votre augmentation mammaire

Il y a aujourd’hui un très vaste choix de prothèses. Trois paramètres sont à considérer pour choisir un implant : la forme de la prothèse, le contenu de la prothèse, l’enveloppe de la prothèse.

a. Le contenu de la prothèse :

En Europe et en Suisse, la grande majorité des chirurgiens plastiques proposent des prothèses remplies de gel de silicone. Ce gel peut être plus ou moins cohésif. Plus le gel est cohésif, plus la forme de la prothèse est stable. Pour ma part, je choisis des prothèses avec un gel de cohésivité intermédiaire qui donne au toucher après implantation une texture proche des tissus naturels. Je n’aime pas les gels très cohésifs qui donnent, à mon avis, un toucher trop ferme après implantation.

Les implants à contenu en sérum physiologique sont surtout utilisés aux Etats-Unis en raison d’une législation sur le silicone. Le sérum physiologique est un liquide, le toucher n’est pas aussi naturel qu’avec les prothèses en silicone. De plus, il y a un risque de fuite non négligeable du sérum physiologique. Enfin, on peut remarquer chez certaines patientes l’apparition d’un aspect en vague très disgracieux au niveau de la poitrine lié à ce type de prothèse mammaire.

b. La forme :

L’implant classique a une forme ronde. Cela convient à une majorité de patientes. L’avantage est qu’il n’y a pas de risque de rotation par rapport aux nouvelles prothèses anatomiques. Dans certains cas, je pense que la prothèse anatomique peut être utile :

Patientes avec quasi-absence de glande mammaire et tissu cutané peu épais. Chez ce type de patientes, afin d’obtenir une forme naturelle, une prothèse en forme de goutte ou prothèse anatomique peut être utile. Cela permet d’avoir une distribution harmonieuse des volumes mammaires, avec une forme de sein naturelle (une pente douce et légèrement concave depuis la clavicule jusqu’au mamelon).
Patientes avec une forme de cage thoracique particulière. Notamment, un thorax court et large ou au contraire long et étroit. Chez ces patientes, le fait de pouvoir choisir de manière indépendante la hauteur par rapport à la largeur de l’implant est très utile pour trouver l’implant le plus adapté.
Patiente avec un volume important dans la partie supérieure de la poitrine. Les prothèses anatomiques permettent de distribuer le volume en faveur de la partie inférieure et de compenser la partie bombée supérieure.
Le choix de la prothèse mammaire ronde ou anatomique doit être fait de manière individualisée pour un résultat optimal. Les prothèses anatomiques ont certainement le vent en poupe, notamment en raison de l’effet de nouveauté. Mais les prothèses rondes permettent d’obtenir d’excellents résultats esthétiques chez beaucoup de patientes, sans risque de rotation de la prothèse. Il faut également noter que les prothèses rondes pour une qualité comparable sont nettement moins onéreuses (30-50% moins cher).

c. L’enveloppe :

Les prothèses modernes ont une enveloppe en silicone. L’enveloppe peut en outre être lisse ou texturée (surface finement irrégulière). L’avantage, selon les études scientifiques récentes, des prothèses texturées par rapport aux prothèses lisses est apparemment un moindre risque à long terme de coque contractile. Il semblerait qu’après l’intervention, les prothèses texturées sont mieux acceptées et intégrées par le tissu cicatriciel qui se loge dans les mailles de l’enveloppe de l’implant texturé. Ceci diminue le risque de contraction des tissus cicatriciels par la suite.

Très récemment, certaines études scientifiques ont montré que le risque de coque contractile est encore davantage diminué par les prothèses texturées à enveloppe de silicone contenant une couche de polyuréthane de surface. Il semblerait avec ce dernier type de prothèse, le risque de coque contractile est encore davantage diminué.

Suites post-opératoires

Les douleurs postopératoires sont maîtrisées par un traitement antalgique que nous vous prescrirons. Au début, l’œdème (gonflement) et ecchymoses (bleus), ainsi qu’une gêne à l’élévation des bras, sont fréquents. Un drainage lymphatique est parfois proposé afin d’accélérer la résorption des œdèmes et l’assouplissement des cicatrices.

Le premier pansement est retiré au bout de 48 heures et remplacé par un soutien-gorge à porter jour et nuit durant 4 à 6 semaines.

Les fils chirurgicaux sont résorbables et n’auront pas besoin d’être enlevés.

Il est raisonnable d’envisager une convalescence et un arrêt de travail d’une durée de 8 à 10 jours.

On conseille d’attendre un à deux mois pour reprendre une activité sportive.

Un suivi régulier pendant une année, puis une consultation annuelle par la suite, seront recommandés.

Les complications potentielles :

Les hématomes, qui nécessitent rarement une révision chirurgicale
Les infections, qui peuvent être traitées par les antibiotiques ; dans de rares cas, il faut réopérer.
Les coques prothétiques. L’enveloppe qui se forme autour de la prothèse peut à un moment s’épaissir, se durcir et déformer la prothèse. Pour éviter ce problème, on demande à toutes nos patientes de masser les cicatrices sous la douche pendant les premiers mois après l’intervention.
Les douleurs : la mise en place des prothèses surtout sous le muscle pectoral peut être douloureuse les premiers jours. Pour améliorer le confort, il faut suivre scrupuleusement le traitement antidouleur qui sera prescrit.

Veuillez également consulter la page concernant le sujet de la Société Suisse de Chirurgie Plastique dont nous sommes membre. 

FAQ sur l’augmentation mammaire

-Est-il possible d’allaiter après une augmentation mammaire ? Dans la plupart des cas, vous allez pouvoir allaiter après une augmentation mammaire prothétique. Mais il peut y avoir une diminution de quantité de lait, des difficultés d’allaitement ou des douleurs lors de l’allaitement. En cas de problème lors de l’allaitement, il faut consulter votre chirurgien pour un avis à savoir si vous pouvez continuer ou non l’allaitement.

Comment évolue les gonflements des seins après une augmentation mammaire ? En effet les seins vont être gonflés après une augmentation mammaire. Un grand pourcentage du gonflement et la fermeté des seins vont rapidement diminué durant le premier mois. Puis, le gonflement et la fermeté résiduels vont mettre plusieurs mois à disparaître. La partie la plus gonflée est, en général, la partie supérieure des seins, qui donne l’impression que les prothèses sont trop hautes, cela se corrige progressievement en quelques mois, pour donner enfin une forme naturelle aux seins.

– Comme vont évoluer les cicatrices ? les cicatrices sont un peu rouges au début, puis petit à petit deviennent plus claires, comme la peau normale, Il est important de bien suivre les recommandations précises du chirurgien, notamment l’application de la crème spécifique, le massage et la surveillance de cicatrices. Ainsi, on donne le maximum de chances pour que les cicatrices soient la moins visibles possibles. En général, cela est un processus lent

-Vais-je perdre la sensibilité au niveau de mes seins/mes aréoles ? Les études récentes montrent qu’il n’y a pas de modification de la sensibilité des seins après une augmentation mammaire prothétique. Nous prévenons tout de même qu’avec des prothèses très volumineuses par rapport à l’enveloppe cutanée (que nous ne conseillons pas), il peut y avoir une diminution de la sensibilité de l’aréole.

-Les prothèses mammaires, favorisent-elles l’apparition du cancer du sein ? La relation entre cancers du sein et implant a été recherchée, mais aucun lien entre les deux n’a été mis en évidence et l’implantation d’une prothèse mammaire n’augmente en rien le risque de survenue d’un cancer du sein. Les chirurgiens des centres anti-cancéreux utilisent régulièrement les prothèses mammaires pour la chirurgie reconstructrice.

-La surveillance du sein, est-elle possible ? La prothèse étant derrière la glande mammaire, la surveillance clinique est simple. La présence d’un implant peut modifier la capacité des rayons X à dépister le cancer du sein. Les patientes porteuses d’un implant mammaire doivent le préciser au radiologue qui pourra utiliser des méthodes spécifiques et adaptées (échographie, mammographie numérisée).

-Qu’en est-il de la controverse sur le gel de silicone ? Les implants mammaires remplis de gel de silicone ont été accusés d’être responsables du déclenchement de maladies auto-immunes chez certaines patientes. Aujourd’hui, l’ensemble des travaux scientifiques sur ce sujet a apporté la preuve qu’il n’y a pas d’augmentation significative du risque de maladie auto-immune chez les femmes porteuses d’implants mammaires et en particulier de ceux remplis de gel de silicone.

-Y a-t-il une surveillance après la mise en place d’un implant mammaire ? Il est nécessaire de se soumettre à des visites post-opératoires en fonction de la demande du chirurgien. Ultérieurement, la présence d’un implant mammaire ne nécessite pas de faire réaliser des examens en plus de la surveillance médicale habituelle, mais il est indispensable de préciser au médecin que vous êtes porteuse d’un implant mammaire.

Il est impératif en cas de modification d’un sein (durcissement ou au contraire ramollissement) de consulter un médecin (médecin de famille, gynécologue, chirurgien) qui saura juger s’il est nécessaire d’avoir recours à un examen radiographique ou échographique.

-Qu’en-est-il de la polémique actuelle sur les prothèses texturées ? Il y a une polémique actuellement sur le risque lié aux prothèse à enveloppe texturée. En effet, il semblerait qu’il y ait un risque très faible mais possible de lymphome. En attendant une réflexion scientifique mûre sur le sujet, et par sécurité, nous avons décidé de proposer des prothèses à enveloppe lisse ou micro texturée à nos patients.

-Que faire si j’ai des prothèses PIP? Nous n’avons jamais utilisé les prothèses PIP donc nos patientes ne doivent pas s’inquiéter. Mais, les patientes porteuses de prothèses PIP peuvent être divisées en deux catégories. L’attitude est claire pour celles qui présentent une rupture prothétique, il s’agit de retirer rapidement les prothèses. Cette intervention est prise en charge par les assurances maladie.

Par contre, dans les cas des patientes sans rupture prothétique, il n’y a pas de consensus clair de prise en charge pour l’instant. Mais de plus en plus de chirurgien plastique, et j’en fais partie, estiment que le retrait des prothèses PIP est également la solution la plus raisonnable dans cette deuxième catégorie.

En effet, il semblerait que même si toutes les prothèses PIP ne contiennent pas le gel de silicone “non-médical” qui fait tant polémique, il est difficile de savoir quel lot n’est pas défectueux. En ce qui concerne la prise en charge financière du retrait des prothèses sans rupture, en Suisse, les assurances maladie ne semblent pas vouloir pour l’instant prendre en charge les retraits des prothèses mammaires.

En conclusion, si vous avez des prothèses PIP, consultez un spécialiste FMH en chirurgie plastique pour qu’il étudie votre dossier et vous conseille. Le retrait des prothèses PIP dans tous les cas semble être l’attitude raisonnable (pour de plus amples informations et le suivi de l’actualité voir Blog).

Gallerie photos avant/après, cliquez sur les photo pour les agrandir:

 

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